Labels alimentaires bio : une enquête et notre avis !

Dans la jungle des supermarchés, des boutiques spécialisées ou des épiceries, nous sommes nombreux à nous laisser guider par les labels alimentaires, bio ou non.

AB, Demeter, HVE, Nature & Progrès…ces logos et macarons nous rassurent et orientent parfois nos achats. Quand nous hésitons, ils font très souvent pencher la balance. Des consommateurs s’y fient et pour beaucoup, ces certifications et agréments de toutes les natures deviennent un critère de choix. À juste titre, pourrait-on se demander ?

 

Chaque année ils fleurissent sur les étiquettes. On les vante plus verts, plus biologiques, plus éthiques, plus responsables…Mais que valent vraiment ces labels ? Sont-ils tous logés à la même enseigne ? Comment s’y retrouver et surtout, leur impact environnemental est-il réel ?

 

Si vous vous souciez de votre alimentation et que la provenance de vos aliments vous préoccupe, nous vous invitons à lire cet article pour en savoir plus sur les labels alimentaires…et sur notre démarche !!

 

Car un gourmand averti en vaut deux, non 😊 ?

Les labels alimentaires bio et …les autres !

S’il existe de nombreux labels, il faut distinguer les labels réglementés par la législation européenne en matière d’agriculture biologique, et les autres.

 

Les labels bio, surtout une réglementation européenne

 

Sur l’espace européen, l’ensemble des produits biologiques commercialisés respectent les mêmes règles d’attribution. C’est le règlement (UE) 2018/848 et ses textes d’application qui précisent le panel de dispositions à respecter. Et même si leurs détracteurs haussent régulièrement la voix pour faire évoluer ces critères et demander encore plus de garanties, ceux-ci restent, du moins aux yeux de certaines ONG et institutions, les mieux dotés.

Aux yeux de nombreux paysans, ces règles demeurent insuffisantes, et certains ont décidé de s’y soustraire et de poursuivre leur chemin en parallèle.

Comment sont régularisées les labellisations en France ?

Dans l’Hexagone, l’INAO (Institut National de l’Origine et de la Qualité) régit l’attribution et le contrôle des labels bio ou non, comme cela est définit sur le portail officiel de l’institution.


L’action de ses 250 agents présents sur le territoire, répartis en 8 délégations territoriales est ainsi caractérisée : «mission de contrôle, de protection des terroirs et des territoires, de protection juridique des signes et des dénominations. Ils assurent, en outre, la promotion des concepts des signes d’identification de la qualité et de l’origine et des actions de coopération internationale ».

 

Vers une action durable ?

 

Grâce à l’action des pouvoirs publics, l’idée est de favoriser une agriculture biologique, respectueuse du bien-être animal et de l’environnement. Sur la base des réglementations européennes et nationales, il s’agit de favoriser la biodiversité et la préservation des ressources naturelles, notamment par l’exclusion des OGM et la limitation du recours aux intrants chimiques.

Sur le papier, l’agriculture biologique et les labels poursuivent donc un but commun. L’idée est d’œuvrer pour une gestion durable de l’agriculture, pour la variété de produits agricoles et alimentaires de qualité et aussi pour l’innovation, dans une approche agroécologique responsable.

Relais auprès du grand public, les labels sont pensés comme des repères et des références. Mais qu’en est-il de leur fiabilité ? Sont-ils tous porteurs de ces valeurs environnementales ?

Tous les labels alimentaires sont-ils fiables ?

Tous les labels ne se valent pas. C’est du moins ce que révèle une étude réalisée en 2021, par Greenpeace, BASIC (Bureau d’Analyse Sociétale pour une Information Citoyenne) et le WWF, cosignataires d’une étude portant sur cette question de la fiabilité des labels apposés sur les produits alimentaires et agricoles.

Grâce à une étude fine des intentions formulées dans les cahiers des charges et des modes de production, ces organismes ont livré un verdict sans appel. Les porteurs de l’étude se sont employés à catégoriser, selon 11 indices, les différents impacts de ces labels.

Les résultats sont édifiants. Les démarches partageant le socle de l’agriculture biologique obtiennent ainsi des bénéfices socio-économiques et environnementaux forts et avérés (comme AB et Demeter), quand d’autres labels, partageant la démarche de la certification environnementale (HVE ou AgriConfiance), révèlent les résultats plus faibles. Les appellations (IGP, AOP, etc.) n’étaient pas concernées par cette étude.

Constatant un écart entre les intentions et les actions et les impacts mesurés, des recommandations ont ainsi été formulées à l’issue de cette étude.

 

Pour pérenniser davantage encore l’action de ces labels, il fut conseillé de : « réviser le cahier des éligibles aux soutiens publics, par l’intégration d’un socle minimal de critères environnementaux et socio-économiques, de conditionner le soutien public aux impacts des démarches et non à leurs intentions affichées ».

 

Ainsi, si les labels environnementaux ont la cote, ils leur restent du chemin à parcourir, surtout s’il on en croit l’actualité récente et le retoquage par le Conseil d’État du label HVE, jugé sévèrement par l’UFC Que Choisir et d’autres instances, l’accusant de « greenwashing »…

 

Finalement, quand on s’y penche, ces labels, bio ou non, ne semblent pas si verts que ça…

Les labels alimentaires : un indispensable ?

Si les IGP, AOP, Label Rouge et autres appellations liées à un territoire trouvent leur raison d’être dans la nature même du produit, via une démarche de protection et de sauvegarde du patrimoine culinaire français, on constate que les labels bio ou environnementaux soulèvent plus d’interrogations.

Aujourd’hui, face à des comportements jugés pas toujours très sains, on est en mesure de se questionner sur la pérennité de ses démarches.

Dans le milieu agricole, on sait qu’accéder à ces certifications coûte cher. De plus, les plus petits producteurs n’ont pas toujours les moyens de se plier à cet exercice et de se lancer dans ces procédures de certification. Faut-il pour autant bouder les produits du maraîcher ou du fermier du coin ?

 

Non, à l’évidence. Et c’est ce que nous défendons aussi chez L’Autre Saison !

Privilégier le bon sens, notre philosophie

Le bon sens est aussi à portée de nos mains, ne l’oublions jamais !

Opter pour un produit bio c’est bien, mais encore faut-il s’assurer de l’intégrité de la démarche. Chaque année, dans le cadre de notre recherche de fournisseurs, nous entendons aussi des producteurs peu enclins à être affiliés bio ou à un autre « système ».

Ainsi, même si nous travaillons avec quelques producteurs estampillés « bio », nous privilégions la paysannerie locale, souvent porteuse de belles valeurs, intègre et bienveillante, même si moins « visible » et moins portée sur la com’. En ce sens, la qualité des relations entretenues avec nos fournisseurs est centrale et nous semble plus importante que les macarons apposés ça et là.

Beaucoup de producteurs picards ne sont pas bio et pourtant s’attachent à travailler en permaculture ou selon des principes qu’ils jugent respectueux du consommateur. Cette idée du sens, nous la défendons aussi !

 

À notre manière, en achetant la production des petites exploitations familiales, pas toujours bio, mais parfois oui, et en l’utilisant pour concocter nos confitures, nous sommes fiers de participer à une revalorisation de l’artisanat et d’un certain bon sens…

 

Concernant les IGP, AOP et autres Label Rouge ? Il s’agit ici de labels porteurs des valeurs d’un territoire, pas forcément bio, que les fournisseurs et producteurs s’engagent à respecter, d’une part pour assurer la provenance de leurs produits, mais pas toujours associés à une démarche liée à l’agriculture biologique…Ces produits sont toutefois soumis à un cahier des charges précis, nous y reviendrons dans un prochain article.

Un conseil ?

 

Mangez en pleine conscience et surtout citoyen !

Isabelle Gicquel

Isabelle Gicquel

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